May B
Avec ses dix interprètes au corps enduit d’argile, May B saisit une humanité de pauvres, de vieillards, d’exilés, dont les corps se situent aux antipodes de toutes les représentations classiques et idéalisées du corps dansant. L’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile et de plus émouvant, poursuivant vaille que vaille son interminable voyage, persiste envers et contre tout dans le sein même d’une fin du monde imminente.
David Mambouch, déjà réalisateur de Maguy Marin, l’urgence d’agir, restitue ici l’intégralité du spectacle en utilisant les possibilités offertes par le cinéma, et le résultat est sublime.. « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir » sont les mots qui ouvrent et terminent le spectacle – mais May B ne semble pourtant pas sur le point d’en finir. Quarante ans et huit cents représentations plus tard, la pièce continue de faire vivre ces êtres de poussière, de faire aller et venir cette humanité
en haillons qui n’en finira jamais de passer.